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Emme  - Roman initiatique

Ils sont célibataires, en couple, en famille, plongés dans leur quotidien, un peu ou beaucoup amochés, ou simplement confrontés à leur humaine condition. Si d’aventure, sur leur chemin de vie, ils croisaient un guide spirituel, ils apprendraient à voir autrement cette réalité dite visible dont ils ne perçoivent qu’une partie. Et, accueillant totalement ce qui viendrait à eux, peut-être verraient-ils leurs existences transformées, transmutées. Et si s’ouvraient alors d’autres dimensions ?

Pierre-François Lacenaire, votre émission du soir

Pièce de théâtre en 3 actes

 

Décembre 1835 - Pierre-François Lacenaire est enfermé à la Conciergerie, condamné pour trois crimes crapuleux, vol et escroquerie. Tandis que se déroule le procès de Pierre-François Lacenaire, puis dans l’attente de son exécution, le Tout Paris se précipite à la Conciergerie pour aller le voir, l’écouter, l’examiner. Savants, religieux, écrivains, s’intéressent au « poète-assassin », à « l’esthète du crime ». Son affaire passe de la rubrique faits divers d’une obscure colonne de journal à la Une de la presse.

Respirations sur façades

Un jour, l’œil aguerri repère des motifs peints çà et là, sur les façades ou les avant-toits. Au fil de hameaux, villages, petites villes, défilent dates simples ou décorées, trompe-l’œil, cadrans solaires, enseignes commerciales et panneaux publicitaires, symboles, frises, colonnes, sur autant de photos. Une touche de peinture par-ci pour s’offrir une décoration, se distinguer du voisin, un travail autodidacte ou une signature de maçon par-là, chacun inscrit sa part d’éternité. Minuscules tranches de vies, défraîchies, rafraîchies, délavées, souvent peintes à main levée comme on écrirait sur le coin d’une feuille. Mais aussi avec des pigments ancestraux. Pensez-donc, ils les utilisaient déjà à Lascaux !
Ici, la modestie est au rendez-vous, si bien que la moindre envie de rénovation les efface. Et déjà des motifs et peintures ont disparu dans la poussière des burineurs, avec la réfection du bâti. Patrimoine modeste dont il faudrait garder traces, intimes marques d’un passé particulièrement florissant au XIX ème siècle. Ainsi, se dessine un art modeste à part entière, sur façades. Ainsi, perdurent des harmonies de couleurs dont le particulier ou l’artisan pourrait encore s’inspirer dans une optique toute contemporaine.

Les auteurs


Danièle Lisle, artiste plasticienne, navigue entre art appliqué et sauvetage de maisons vouées à la ruine. Au fil du temps, toitures, façades, fenêtres, lucarnes, sont naturellement devenues des sujets d’observation. Sa démarche s’appuie sur une collecte de photos documentaires glanées au fil des années auxquelles les illustrations, détournements des illustrations de Christophe, le créateur de la famille Fenouillard, apportent une interprétation singulière.


Sabine Jourdain, écrivain, aime s’adapter à différents supports d’écriture, du livre à la fiction radio en passant par l’écriture théâtrale. Imaginer ce qui a pu traverser l’esprit de ces décorateurs improvisés de façades, lui a plu. Les textes courts, ajoutent ici la touche poétique, en écho à ces histoires intimes, mêlant parfois la grande histoire à la petite.

Un orage de saison - Roman


Laura Sainlor s’installe dans la maison familiale au bord de l’Atlantique. Alors qu’elle tente un nouveau départ dans son existence, un homme fait irruption dans sa vie : un homme qui la refait plonger dans des souvenirs d’enfance heureux et douloureux à la fois. Une étrange relation se noue entre Laura et cet Adrien Vermandière qui s’est présenté comme un ami de son père.


Extrait
C’est le vertige qui la prend, haletante au bord d’un trottoir. Elle se tient au premier poteau, ferme les yeux, surtout ne pas s’évanouir, jamais. Tout souffre, grésille, se perd dans une peur brute. Si les hommes n’avaient pas inventé les fusées pour aller sur la lune, elle regarderait encore ce bel astre avec des yeux d’archaïque, comme ils disent. Elle réinventerait des mythes. Cette fouille spasmodique l’aurait donc perdue, elle, et la lune avec, et bien d’autres humains. Nulle rugosité, nulle paroi où tâtonner. L’angoisse va, vient, à son aise, libre comme l’air.  Elle referme la porte. Le silence c’est tout l’un ou tout l’autre. Creuse son terrier
jusqu’au retour du printemps. Fait la planche.

Le ravisseur des sables - 3 récits poétiques


Trois contes de vies, trois continents, trois silhouettes. Et des destins singuliers avec pour toile de fond le monde, sa poésie, la terre, sa fragilité, les humains, leur détresse, leurs espoirs. Une déclinaison de terre, de sable, d’eau, de vies.


Extrait
L’homme soulève le râteau d’un geste aérien, le maintient sur son épaule, perpendiculaire à son corps puis longe l’estran. Avec son large râteau, il dessine des stries sur le sable. Les mouvements de son corps sont tout entier concentrés sur l’ondulation de la plage, sur une partie seulement de cette bande étroite de sable, étendue à perte de vue. Ratisser la plage. C’est son métier. Aplanir la plage.
Nettoyer la plage. Pour les touristes.

Eline, la petite feuille de saule - Jeunesse
Texte : Sabine Jourdain - Illustrations : Lia Delande

Au bord de la rivière, un saule pleureur étend ses longues branches ...jusqu’à toucher l’eau.
Ses feuilles chantonnent, se frottent, doucement, bercées par le vent. Cela donne une musique un peu comme cela : Chouff, Choufii, Choufff Ffff !
De temps en temps un poisson argenté bondit hors de l’eau, saute par dessus une branche et replonge aussitôt.

Soudain le vent se lève et se met à souffler.
Il souffle de plus en plus fort. Vouh, Vouh !
Toutes ensemble, les feuilles se mettent à faire Vouf, Vouf, Vouf !

Une petite feuille vient de se détacher. Elle tombe doucement en tournoyant,
se pose sur l’eau de la rivière.
- Eline ! crient ses amies.
Emportée par le courant, Eline la petite feuille tremble de tout son petit corps,
de toutes ses nervures.

La voici qui vogue entre les branches et les roseaux.
« Aïe ! » crie - t’elle. Eline vient de se cogner contre un rocher. Ouille ! Celui-ci
l’empêche de poursuivre sa route.
Alors, elle se met à pleurer, la petite feuille du saule pleureur. Mais le rocher
refuse de bouger.

Passe une libellule avec ses jolies ailes transparentes.
- Qu’est ce que tu as petite feuille ? » demande mademoiselle libellule.
- Je suis tombée de l’arbre, j’ai perdu mes amies, et ce rocher ne veut pas me
laisser passer, gémit Eline.
Délicatement, à l’aide de ses fines pattes, la libellule pousse la petite feuille
vers le courant.

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